Analyses génétiques et validation de la Station d’Accouplement

Egoitz Galartza Garaialde

Les premiers échantillons d’ouvrières (54) et de faux bourdons (42) ont été envoyés à Eurofins Genomics (Danemark) pour procéder à l’analyse génétique. Dans le cas des ouvrières, c’est le thorax qui constitue l’échantillon et, dans celui des faux bourdons, ce sont les antennes.

Les analyses réalisées doivent nous donner le génotype des abeilles et faux bourdons impliqués dans le Plan d’amélioration génétique pour 4000 marqueurs SNP identifiés sur l’ensemble du génome. Cela permettra, d’une part, d’attester que le patrimoine génétique appartient bien à la sous-espèce A. m. ibenriensis, l’abeille autochtone de notre territoire. D’autre part, nous serons à même d’établir les liens de parenté entre abeilles et faux bourdons et d’évaluer ainsi la pertinence des croisements réalisés par rapport aux prévisions du plan d’amélioration dont ERBEL assure la coordination.

SCHÉMA D’ACCOUPLEMENT DE LA STATION

Sur un total de plus de 300 reines (1a) distribuées pour testage en 2020 aux membres d’ERBEL, environ la moitié se sont accouplées dans la station d’accouplement contrôlé d’ERBEL. Ces reines ont été élevées à partir de 8 reines mères (2a) sélectionnées pour leurs caractéristiques productives et de comportement, ainsi que pour leurs valeurs génétiques, d’après les tests de rendement réalisés dans le cadre du plan d’amélioration.

Du côté paternel, 55 colonies avec des reines (4a) productrices de faux bourdons ont été installées autour de la station, les 55 colonies étant issues de 4 mères présentant de bonnes qualités productives et de docilité. Les faux bourdons ont été massivement élevés à proximité de la station dans l’objectif de saturer l’endroit avec les mâles voulus et d’augmenter ainsi la probabilité d’accouplement avec les reines vierges incluses dans le plan. De la sorte, nous espérons garantir le succès des accouplements contrôlés et accélérer l’obtention du progrès génétique attendu.

Exemple de pedigree d’abeilles mellifères, avec le côté maternel à gauche et le côté paternel à droite. Les reines 1a et 2a sont connues par leur numéro d’identification. Le reste de la parentèle est inconnu.

ANALYSE GÉNÉTIQUE DE LA GÉNÉRATION PARENTALE

Pour connaître le côté paternel, des échantillons de faux bourdons issus des 55 colonies (4a) productrices de faux bourdons ont été prélevés. Les analyses devront déterminer le génotype des reines productrices de faux bourdons et garantir leur appartenance à la sous-espèce A. m. ibenriensis.

Pour connaître le côté maternel, on a prélevé des échantillons de faux bourdons issus des reines mères (2a) utilisées pour produire les reines (1a) vierges qui ont été fécondées cette saison.

ANALYSE GÉNÉTIQUE DE LA PREMIÈRE GÉNÉRATION PRODUITE PAR FÉCONDATION CONTRÔLÉE DANS LA STATION

Après les accouplements, on a également prélevé des échantillons de faux bourdons issus des ouvrières filles des reines (1a) fécondées dans la station, théoriquement, par des faux bourdons issus des reines productrices de faux bourdons. Des échantillons d’ouvrières, filles de 30 reines fécondées dans la station au cours de la saison, ont été prélevés. Grâce aux analyses génétiques, il s’agit de vérifier que les reines ont réellement été fécondées par les faux bourdons souhaités. Connaissant le génotype des grands-mères paternelle et maternelle impliquées dans le plan d’amélioration, le génotype des ouvrières petites-filles permet d’exclure les ouvrières filles non apparentées, c’est-à-dire, issues de faux bourdons non voulus, et, partant, d’exercer un contrôle exhaustif des généalogies dans le cadre du plan.

L’objectif final de ces analyses est de certifier que, dans la station de fécondation, les reines sont réellement fécondées par les faux bourdons élevés par ERBEL et, partant, de garantir que le contrôle exercé par ERBEL sur les lignées de reproducteurs inscrits dans le plan garantit un réel progrès génétique concernant les caractères à améliorer.

Pour atteindre ces objectifs, ERBEL travaille en collaboration avec l’Université du Pays Basque UPV/EHU et avec l’Institut Basque de Recherche et de Développement Agraire Neiker et dispose du financement du Leader Montagne (Mise en place d’un programme de sélection de l’abeille noire du Pays Basque par testage de la descendance: ERBEL, fruit d’une coopération transfrontalière) et de l’Eurorégion Euskadi – Navarre – Nouvelle-Aquitaine (projet ERBELGEN). Les résultats des analyses et les conclusions du projet seront publiés sur ce site Web et un cycle de conférences sur le sujet sera organisé.

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